Le malaise des écrivains face au monde virtuel
Article intéressant de Courrier
International, qui traite de nombreux sujets, dont le malaise des écrivains face à une réalité qui devient tellement complexe à décrire qu'ils ne savent
plus par quel bout la prendre pour la traduire via une écriture linéaire :
"Le meilleur exemple qui me vient à l'esprit est celui de mon fils de 18 ans qui peut se prêter à un jeux en ligne, discuter avec une amie sur son cellulaire
tout en échangeant avec plusieurs personnes sur deux ou trois sites de clavardage en même
temps. Comment écrire une histoire en pareil contexte ? Il faut dire que la simple description de ces activités n'en fait pas une histoire à suivre. «Tout se passe en même temps» comme le
souligne l'écrivain Walter Kim."
L'article propose aussi une explication à certains comportements de la génération G :
Extrait : "On vient peut être de trouver ici pourquoi les jeunes nés depuis l'avènement de ce monde virtuel éprouvent des difficultés à lire et à écrire des textes linéaires le moindrement
longs, ce qui y inclus les livres, papier ou virtuel. Nous savons tous que le mode de communication influence la pensée dans sa structure même. Or, les visites du monde virtuel ne sont pas
particulièrement reconnues pour être linéaires. On peut présumer que plus le lien entre ce monde virtuel et le jeune est étroit et intense, plus il s'éloigne d'une pensée linéaire. Le problème,
c'est que la transmission du savoir aux jeunes générations repose encore sur la pensée linéaire et unidimensionnelle héritée de l'avènement de l'imprimerie.
Le monde virtuel, dit-on, est avant tout tribal, comme le monde réel avant l'imprimerie. C'est le retour en force du bouche à oreille, version virtuelle, avec
l'image et le son en plus grâce aux microphones et aux Webcams. Et c'est aussi le retour en force de la «tribu», avec les sites de clavardage et les blogues."
Par Fabrice Poiraud-Lambert