Il semble exister presque autant de définitions de l’agilité que d’auteurs, mais tous convergent vers une même notion que Frédéric FRERY, professeur à l’ESCP-EAP,
cité par Franck MALLET, synthétise génériquement de la manière suivante :
« L’agilité est la capacité de maintenir la compétitivité des entreprises alors que la turbulence de leur environnement dépasse leur vitesse d’adaptation
traditionnelle » (1)
Cap Gémini, dans son rapport « Global CIO Survey 2007 – IT Agility », détaille un peu plus le concept : « L’agilité se définit comme la
capacité, pour une entreprise ou une organisation, à identifier plus vite que ses concurrents les changements structurels de son environnement, et à faire évoluer structurellement son métier et
ses processus, dans des délais et des coûts raisonnables ».
Le Journal des Pro ajoute :
« L’arrivée rapide et enveloppante de la nouvelle économie a pour premier effet d’obliger les entreprises exerçant une activité dans un cadre de
compétitivité et de concurrence accrue (hormis les commerces locaux, l’artisanat et les professions libérales) à réviser continuellement leurs structures, leurs modes de fonctionnement et leurs
stratégies commerciales.
Plus que jamais, l’avantage compétitif repose sur l’agilité et la souplesse. La bureaucratie, la gestion monolithique et dirigiste, les prises de décision
rigides, la lenteur d’exécution sont condamnées à disparaître dans une course au temps nécessitant vélocité, endurance, qualité, maîtrise et prise de risque dans le passage à l’acte. »
(2)
Chacun peut alors voir le concept selon son angle de vue, et le décliner selon ses objectifs :
Artemis International, fournisseur de solutions de pilotage et de contrôle des investissements, dit résoudre le besoin d'agilité des entreprises en
alignant objectifs stratégiques et budgets via son logiciel Artemis, « qui propose des techniques de gestion de portefeuille d'investissements, d'élaboration de budget et de gestion de
projet, afin de véritablement aligner les objectifs stratégiques et opérationnels, de lier les financements des investissements aux résultats escomptés, de prendre en compte tous les coûts
nécessaires au support des initiatives et des projets, de réallouer les fonds en fonction des changements et priorités, et d'améliorer la collaboration entre les équipes opérationnelles, et avec
la direction financière » (3).
L’agilité est donc vue par Artemis comme étant liée à l’arbitrage financier des portefeuilles projets.
Selon Steve Ballmer, CEO de Microsoft : « Le software est un élément essentiel offrant aux entreprises toute l'agilité dont
elles ont besoin pour rester compétitives dans l'environnement économique actuel », « Grâce à la magie du software, nous pouvons aider les petites entreprises à grandir et aider les
grandes entreprises à être encore plus efficaces » (4).
En toute logique, Microsoft définit l’agilité comme la conséquence de l’utilisation de (ses) logiciels, au sens large.
Selon Kasper Rorsted, vice-président de HP , directeur de la zone EMOA :
« Le concept d'« adaptive enterprise » signifie que nous voulons aider nos clients à optimiser leur environnement informatique pour qu'ils
puissent évoluer et répondre à des exigences, des opportunités et des défis qui changent continuellement. Le but est d'augmenter l'agilité des entreprises » (5).
La vision de l’Agilité selon HP porte globalement sur toute l’informatique, qu’elle soit hardware ou software.
Franck MALLET, sur son blog, propose, lui, une vision organisationnelle de l’Agilité :
« On peut également définir l’Agilité par opposition au système analytique cartésien:
- L’adaptabilité prend le pas
sur la prédictivité,
- Les cycles
incrémentiels et itératifs prennent le pas des cycles en cascade sans rétroaction,
- La levée du risque se
fait par l’expérimentation et non par la documentation ou la description,
- La méthode est basée
sur un phasage simple et souple et non figé,
On privilégie un
rendement satisfaisant à une exhaustivité de la solution, etc…
L’adoption de l’Agilité par une entreprise nécessite également un management de type ‘agile’ qui comporte de nombreux points en commun avec le
coaching (6) :
- Auto-évaluation
permanente
- Dialogue dans la recherche d’une vérité
partagée
- Coopération et maillage en réseau de
l’action collective
- L’apprentissage progressif passe par
l’expérimentation »
Nous allons modestement ici nous attacher à définir comment, en utilisant les outils collaboratifs existants, une organisation peut tendre vers l’agilité,
en :
- Optimisant les actions sans valeur ajoutée
- Permettant la capitalisation de la connaissance, ce qui servira à agir ou réagir plus rapidement en cas de besoin
- Facilitant le partage et la création d’idées
Par Fabrice Poiraud-Lambert
1- MALLET Franck (2004), "Agilité 1: Définition générale", http://pipoware.free.fr/wordpress/?p=38
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